101 bonnes raisons et plus de lire

  1. Tout d'abord, il ne faut pas se dire: «Ça ne sert à rien de lire, car maintenant l'ère électronique va remplacer les livres», car c'est faux. Lorsqu'on a inventé la radio, on disait que le monde allait arrêter de se parler, et quand on a inventé la télévision, les gens pensaient qu'on allait arrêter d'écouter la radio. Et pourtant, ce n'est pas arrivé!
  2. La plupart des postes à responsabilités nécessitent la lecture de rapports, résumés, notes, mémos… et si vous n’êtes pas habitués à lire vous allez trouver cette tâche pénible et ennuyeuse… Or, en lisant souvent, vous allez apprendre à faire de la lecture rapide et donc à consacrer moins de temps à analyser un texte.
  3. Plus vous lisez, plus vous améliorez votre orthographe et votre vocabulaire.
  4. Vous allez découvrir de nouvelles idées et de nouveaux points de vue que vous allez assimiler et faire votre. En regardant la TV le plus souvent nous « n’imprimons » pas l’information qui ne fait rentrer et sortir de notre mémoire. Avec un livre il est possible de revenir sur le texte et réapprendre de nouvelles choses à la lumière de notre expérience acquise.
  5. Tout le monde aime lire, mais pour qu'une personne lise, il faut qu'elle ait trouvé son livre. Recherchez un livre correspondant à votre personnalité, ça va vous aider.
  6. Vous allez augmenter votre capacité à vous concentrer sur une tâche au lieu de vous disperser et d’être facilement distrait.
  7. Lire des livres qui vous intéressent vous permet d’associer la lecture au plaisir et non pas à une contrainte.
  8. Lire est un plaisir: C’est la raison la plus simple et la plus facile à comprendre. Si lire est un plaisir : pourquoi s’en priver ? Vous ne connaissez pas encore ce plaisir ? Ce n’est qu’une question de temps et de volonté : vous le trouverez en cherchant un peu. Ne soyez pas comme ces enfants qui disent « j’aime pas ! » avant même d’avoir essayé ! N’hésitez pas à demander conseil au bibliothécaire, ou à des camarades qui lisent. Il faut que le « déclic  se produise avec un livre et vous ne voudrez plus vous en passer !
  9. Lire pour se cultiver: Plus on a de connaissances, plus on a envie d’apprendre. Le contraire est souvent vrai également : plus on est ignorant, plus on a l’impression de tout savoir…. La vie est incontestablement plus exaltante, quand on s’intéresse à beaucoup de choses ! Se cultiver, c’est s’ouvrir l’esprit sur d’autres manières de vivre et de penser. Lire constitue donc une ouverture bénéfique pour soi et la société. « Ouvre un livre, il t'ouvrira » dit un proverbe chinois...
  10. Lire pour s’évader, se détendre: Alors que certaines formes d’évasion sont abrutissantes (la télévision, par exemple), voire dangereuses (alcool, cannabis, etc.), la lecture vous permet de vivre un moment de détente bienfaisant en ne vous apportant généralement que du bien.
  11. Lire pour chasser l’ennui: Une personne qui aime lire ne s’ennuie jamais ! Dans le bus, dans une salle d’attente, dans un parc…on peut lire presque partout et durant toute sa vie ! 
  12. Lire pour développer son imagination: « L'imagination est cette faculté humaine qui permet de mener sa vie, de réfléchir, de penser, d'inventer, de créer (...) mais elle est comme un muscle : si elle n'est pas en mouvement (...) elle s'étiole. » (Rolande Causse. Qui lit petit lit toute sa vie. P. 29)
  13.  Lire c'est préparer son avenir
  14. Lire pour améliorer ses performances scolaires: Difficile d’être bon à l’école si on n’aime pas lire. L’aisance dans la lecture vous permet d’améliorer vos résultats dans tous les domaines, car vous comprenez ce que vous lisez, en géographie, en mathématique, etc. 
  15. Lire pour faire des études: Impossible d’envisager sérieusement de faire des études si on n’aime pas lire. Qui prendrait au sérieux celui qui déclare vouloir devenir bûcheron et qui n’aime pas la forêt ?
  16. Lire : un remède contre l’exclusion sociale: Celui qui n’aime pas lire part dans la vie avec un véritable handicap, à l’école déjà, et ensuite lorsqu’il va chercher du travail et enfin lorsqu’il en aura trouvé un…pour le garder ! Il existe un rapport étroit entre le manque de formation et la pauvreté, l’exclusion sociale. 
  17. Lire c’est la liberté ! Vous voulez être acteur de votre vie ou simple figurant ? Pour être vraiment libre, il faut être informé ! 
  18. Lire pour se forger une opinion: Beaucoup de gens ont des opinions, mais peu savent argumenter, c’est-à-dire expliquer clairement leur point de vue, avec des arguments solides. Pour en être capable, il faut posséder de bonnes informations et savoir les structurer. Il faut donc lire.
  19. Lire pour pouvoir voter: Le citoyen libre que vous voulez être ou devenir sera invité à donner son avis lors de votations et d’élections. Comment assumer cette liberté si vous avez peur de lire quelques lignes, si vous n’y comprenez rien ? ! 
  20. Lire pour ne pas être manipulé: La lecture est une arme contre les manipulations politiques (idées simplistes et extrémistes de gauche ou de droite), religieuses (sectes, intégrisme), commerciales (mode), sociales (machisme)… Il est en effet plus difficile de faire croire n’importe quoi à une personne qui lit et développe son esprit critique.
  21. Lire pour pouvoir prendre de grandes décisions: Dans votre vie privée, vous devrez, devez ou deviez par exemple choisir une profession, faire un achat important…La lecture pourra vous aider à répondre à vos questions et à prendre les bonnes décisions pour mener votre vie intelligemment et librement. Celui qui ne décide rien s'enfonce ou se laisse emporter par le courant.
  22. Lire pour bien communiquer: Savoir s’exprimer par écrit et oralement est un immense atout dans la vie qui permet une communication plus riche avec autrui.Celui ou celle qui aime lire s’habitue à manier la langue avec aisance en développant son vocabulaire et ses capacités de raisonnement. Maîtriser la langue peut constituer un rempart contre la violence, puisqu’elle permet d'éviter qu’on passe immédiatement à l’affrontement physique. Celui qui est incapable de s'exprimer par des mots en vient plus vite aux mains.
  23. Tout le monde parle de « communication », mais la technologie (téléphone, internet, etc.) ne parvient pas toujours à rapprocher les gens et c'est même parfois le contraire. En outre, ce n'est pas la richesse technologique qui rend un dialogue authentique et constructif. 
  24. Lire pour grandir: Vous ne grandissez pas seulement grâce aux expériences que vous vivez, mais surtout grâce à ce que vous faisez de vos expériences ! Si un sujet vous préoccupe, un bon livre peut vous apporter de bonnes réponses : c’est un spécialiste qui l’a écrit ! C’est comme si vous invitiez une personne passionnante chez vous ! Un livre ne remplace pas la discussion avec des adultes (parents, profs, psychologues, bibliothécaires, etc.) mais il aide beaucoup ! La lecture peut être une aide précieuse à votre développement personnel.
  25. Lire vous permet de renforcer votre vocabulaire en découvrant des mots, des expressions ou des images que vous n’avez pas pour habitude d’utiliser. 
  26. Lire permet de se mettre dans la peau d'autre personne même si on n’est jamais passé par là.
  27. Lire est un moment de distraction, un moment où on se met dans sa bulle, où tout ce qu'il se passe à côté n'a aucune importance, un moment d'égoïsme.
  28. Lire nous fait prendre conscience de réalités de la vie actuelle ou même des siècles passés dont des fois on n'en a aucune idée.
  29. Lire développe l’imagination. Le lecteur devient narrateur de sa propre histoire. Il imagine ce qu’il veut dans sa tête. Il se fait son propre film. 
  30. Lire permet d’améliorer notre esprit critique. Ça nous permet de dire si on aime les romans d’amour ou au contraire si on préfère les romans policiers.
  31. « Il faut lire pour accroître, affiner et approfondir toujours davantage l’expérience que nous avons du monde et de nous-même. » (Louis Lavelle)  
  32. « Lire est ce qu’il y a de plus aisé, liberté sans travail, un pur Oui qui s’épanouit dans l’immédiat. » (Maurice Blanchot)
  33. « Le profit d’un beau livre est de vous faire entrer dans l’expérience d’un autre être. »(Jean Guitton)  
  34. « L’art de lire, c’est l’art de penser avec un peu d’aide. Par conséquent, il a les mêmes règles générales que l’art de penser. Il faut penser lentement ; il faut lire lentement ; [...] le livre, ce petit meuble de l’intelligence, ce petit instrument à mettre en activité notre entendement, ce moteur de l’esprit qui vient au secours de notre paresse et plus souvent de notre insuffisance, et qui nous donne la délicieuse jouissance de croire que nous pensons, alors que nous ne pensons peut-être pas du tout, le livre est un ami précieux et bien cher.» Julien Gracq : Familiarité du livre (Corti)
  35. « Il n'y a guère de cohabitation en art qu'avec un livre. Il n'est pas sûr que cela ait été dans le passé toujours le cas. Les rapports du lecteur de l'antiquité avec son rouleau manuscrit étaient autres, peut-être à demi liturgiques : l'attitude, la lenteur des gestes, la station debout. Feuilleter un livre, et dans tous les sens, a été dans son histoire l'épisode dernier qui - autant sensuel que mental - a achevé pour lui la danse des sept voiles, a dévêtu le livre pour le lecteur comme aucune production de l'esprit ne l'avait encore été avant lui. Mais le tête-à-tête avec le livre appelle d'autres réflexions. Elles concernent l'insigne faculté de dilution, d'émiettement et de fragmentation - sans perte réelle de présence, ni d'efficacité - qui est la sienne. Disloqué, démembré, par les trous, les distractions, les "absences" brèves ou prolongées qui sont celles du lecteur, on dirait que le livre repousse dans l'esprit et tend à reformer opiniâtrement son unité et son intégrité. Il est doué d'une aptitude insolite à se rassembler dans l'esprit aussitôt autour d'un simple fragment, à recomposer sa figure intégrale à partir de ses éléments isolés.» Jorge Luis Borges : Le livre comme mythe (conférence de 1978)
  36. « Que sont les mots couchés dans un livre ? Que sont ces symboles morts ? Absolument rien. Qu'est-ce qu'un livre si nous ne l'ouvrons pas ? Un simple cube de papier et de cuir, avec des feuilles ; mais si nous le lisons il se passe quelque chose d'étrange, je crois qu'il change à chaque fois. [...] Chaque fois que nous lisons un livre, le livre a changé, la connotation des mots est autre. En outre, les livres sont chargés de passé. [...] Quand nous lisons un vieil ouvrage c'est comme si nous parcourions tout le temps qui a passé entre le moment où il a été écrit et nous-mêmes. C'est pourquoi il convient de maintenir le culte du livre. Un livre peut être plein d'errata, nous pouvons ne pas être d'accord avec les opinions de son auteur, il garde pourtant quelque chose de sacré, de divin, non qu'on le respecte par superstition mais bien dans le désir d'y puiser du bonheur, d'y puiser de la sagesse. »  Robert Musil : Journaux, tome 1 (Seuil, 1981)
  37. «Ce qui touche dans un livre a beaucoup de points communs avec la rencontre que l’on fait de quelqu’un, et quelques autres qui ne le sont pas. Je puis penser aux personnages d’un livre comme à des êtres que j’ai rencontrés sans arriver vraiment à les connaître à fond. De même, à l’auteur.»  Elias Canetti : Le coeur secret de l’horloge (Albin Michel, 1989)
  38. « Livrées à la hâte et à la facilité de vivre extérieurement, les époques heureuses sont infidèles à la pensée écrite. […] Ce qui se fixe en nous par l’œil, ce qui par le caractère imprimé échauffe en nous la pensée, l’esprit de compréhension et de contradiction, prend tout son prix ; n’est-il pas du meilleure augure que des générations égarées, en cherchant leur voie, retrouvent que lire est un besoin vital ? […] L’amour de lire conduit à l’amour du livre. […] Lire est, selon le livre et le lecteur, une griserie, un honneur, le service rendu à un culte, une patiente prospection à travers l’écrivain et nous-mêmes. » 
  39. Jean Guehenno : Changer la vie (Grasset, 1961) « Quand je fus à l'usine, je me pris pour les livres d'une véritable passion. Depuis elle ne m'a guère quitté : je n'ai plus cessé d'en acquérir et n'ai jamais pu me décider à en revendre un seul, si inutile, si mauvais qu'il soit, mais enfin désormais je les déteste ou les adore, je sais un peu ce qu'ils valent, de quelle comédie, de quelle foire ils peuvent être l'enchère et l'occasion pour ceux qui les écrivent et pour ceux qui les lisent ; surtout je sais que les vrais livres sont rares. En ce temps-là je les aimais tous, je ne distinguais pas. Tout papier imprimé avait pris pour moi un caractère sacré. La question était seulement de découvrir celui qui, comme un talisman, me changerait soudain, ferait de moi un esprit, un roi de la vie et du monde. Il existait assurément. Il me fallait tout savoir et tout lire. [...] Et si désormais, quelquefois, au milieu de tous mes livres, je ne sens qu'un mortel silence, c'est que j'ai vieilli et ne cherche pas bien. Mais en ce temps-là, je ne cessais d'entendre un grand appel. Il m'emplissait les oreilles, me jetait tout le sang à la tête, m'inondait de joie. Rien ne me paraissait plus vaste que mon coeur. Les livres ne font que rendre ce qu'on leur donne. Ils valent tout juste la volonté de délivrance et de lumière qui inspire celui qui les lit. Ils ne délivrent que ceux qui veulent être délivrés.» 
  40. GEORGE S. ARUNDALE :  NIRVANA (Editions Adyar, 1927) « Je ne crois pas que la modification de conscience soit nulle part plus marquée, actuellement, qu’en ce qui concerne les livres. Je suis entré, l’autre jour, dans l’une de nos plus grandes librairies et voici que je me suis trouvé dans une étrange babel de sons. Chaque volume avait une voix. Dans chaque livre était son auteur qui parlait son message – dans certains cas, même, puissamment, clairement, d’une manière noble et élevante. Dans d’autres cas, au contraire, l’autre extrême : vaguement, sans but saisissable, vulgairement peut-être, souvent d’une manière vile, ou, parfois encore, couvrant d’une forme bien ciselée le vide déconcertant du fond. Chaque œuvre était un schème sonore, souvent énervant, mais parfois offrant une vraiment belle symphonie. Chaque livre, aussi, était un schème lumineux – terne, blafard, ou brillant et clair, quelquefois même d’une somptueuse splendeur. Je n’étais pas en mesure de pousser cette découverte plus loin, mais je savais désormais que les livres sont vivants, qu’il en est qui sont à l’état sauvage et que, de là, part une gradation ascendante qui aboutit aux livres Divins, telles nos Ecritures et tels certains autres livres, moindres que ceux-ci, certes, mais grands eux aussi. Je ne puis m’attarder sur ce fascinant sujet mais ce que je viens de dire permettra, je pense, de faire saisir que les livres sont plus que de simples volumes ; ce sont des êtres vivants, faisant peser sur leurs créateurs une lourde responsabilité, des êtres vivants qui parlent et qui répandent leur influence tout autour d’eux. Un livre, dans une chambre, est un facteur avec qui il s’agit de compter. Une bibliothèque est une puissance formidable.» 
  41. Lin Yutang : L’Importance de vivre (Ed. Corrêa, 1948) « La lecture ou le plaisir des livres ont toujours été rangés parmi les charmes d’une vie cultivée ; ils sont respectés et enviés par ceux qui s’accordent rarement ce privilège. Cela est facile à comprendre lorsque nous comparons la vie d’un homme qui ne lit pas, à celle d’un homme qui lit. L’homme qui n’a pas l’habitude de lire est enfermé dans un monde étroit en ce qui concerne l’espace et le temps. Sa vie tombe dans la routine : il est limité dans ses contacts et ses conversations à quelques amis et connaissances et il ne voit ce qui se passe que dans son voisinage immédiat. Il ne peut s’échapper de cette prison. Mais dès qu’il prend un livre, il pénètre aussitôt dans un monde différent et si c’est un bon livre, il est immédiatement en rapport avec l’un des meilleurs causeurs du monde qui le conduit dans un autre univers, ou dans une autre époque, ou lui fait part de ses regrets personnels, ou discute avec lui certains aspects de la vie dont lui, lecteur, ne savait rien. Un auteur ancien le met en communion avec un esprit mort il y a longtemps et à mesure qu’il avance dans sa lecture, il se met à imaginer comment était cet ancien auteur, à quel type d’homme il appartenait. [...]     Mais il y a plus. Le lecteur est toujours conduit dans un monde de pensées et de réflexions. Même si c’est un livre qui parle d’événements matériels, il y a une différence entre voir ou vivre en personne de tels événements et les lire ; ils prennent alors le caractère d’un spectacle et le lecteur devient un spectateur détaché. La meilleure lecture est donc celle qui nous introduit dans cette humeur contemplative et non celle qui nous occupe simplement par le récit des événements. [...]    Lire des livres dans sa jeunesse est comme regarder la lune à travers une fente ; lire des livres dans l’âge mûr est comme regarder la lune dans une cour ; lire des livres dans la vieillesse est comme regarder la lune sur une terrasse. Cela, parce que le profit de la lecture varie selon la profondeur de sa propre expérience. [...] La littérature est un paysage sur un bureau, et un paysage est de la littérature en plein champ.» Vercors, Le Silence de la mer (Minuit, 1942)
  42. « Il était devant les rayons de la bibliothèque. Ses doigts suivaient les reliures d’une caresse légère, « …Balzac, Barrès, Baudelaire, Beaumarchais, Boileau, Buffon… Chateaubriand, Corneille, Descartes, Fénelon, Flaubert… La Fontaine, France, Gautier, Hugo… Quel appel ! », dit-il avec un rire léger et hochant la tête. « Et je n’en suis qu’à la lettre H ! … Ni Molière, ni Rabelais, ni Racine, ni Pascal, ni Stendhal, ni Voltaire, ni Montaigne, ni tous les autres ! … » Alberto Manguel : Une histoire de la lecture (Actes Sud, 1998)
  43. « En fonction du temps et du lieu, de notre humeur et de nos souvenirs, de notre expérience et de nos désirs, le plaisir de lire, dans le meilleur des cas, accentue les tensions de l'esprit plus qu'il ne les libère, il les renforce afin de les faire chanter, nous rendant plus -et non moins- conscients de leur présence. Il est vrai qu'à l'occasion le mot passe de la page à notre imaginaire conscient -notre lexique quotidien d'images- et alors nous errons sans but dans ces paysages inventés, aussi égarés et surpris que Don Quichotte. [...] Nous lisons avec un intérêt profond, tels des chasseurs sur une piste, oublieux de ce qui nous entoure. Nous lisons distraitement, en sautant des pages. [...] Nous lisons à longs gestes lents, comme si nous flottions dans l'espace, en apesanteur. » Marcel Proust : Le temps retrouvé (Gallimard, 1927)
  44. « L’écrivain ne dit que par une habitude prise dans le langage insincère des préfaces et des dédicaces : "mon lecteur". En réalité, chaque lecteur est, quand il lit, le propre lecteur de soi-même. L'ouvrage de l'écrivain n'est qu'une espèce d'instrument optique qu'il offre au lecteur afin de lui permettre de discerner ce que, sans ce livre, il n'eût peut-être pas vu en soi-même. La reconnaissance en soi-même, par le lecteur, de ce que dit le livre est la preuve de la vérité de celui-ci, et vice versa, au moins dans une certaine mesure, la différence entre les deux textes pouvant être souvent imputée non à l'auteur mais au lecteur. De plus, le livre peut être trop savant, trop obscur pour le lecteur naïf et ne lui présenter ainsi qu'un verre trouble, avec lequel il ne pourra pas lire. Mais d'autres particularités (comme l'inversion) peuvent faire que le lecteur ait besoin de lire d'une certaine façon pour bien lire ; l'auteur n'a pas à s'en offenser mais, au contraire, à laisser la plus grande liberté au lecteur en lui disant : " Regardez vous-même si vous voyez mieux avec ce verre-ci, avec celui-là, avec cet autre. " »
  45. Dans son dernier ouvrage (Pourquoi lire ? Grasset, 2010), l’écrivain Charles Dantzig s'interroge sur les raisons de lire ou de ne pas lire, sur les livres que nous lisons, les bons comme les mauvais, sur nos manières de lire, sur les lieux où nous lisons… Autant d'occasions de revenir sur une activité bien commune qu'est la lecture mais qui semble parfois délaissée au profit du tourbillon technologique numérique et visuel. Mais pourquoi lisons-nous ? Pour rencontrer, pour apprendre, pour voyager et découvrir, pour approfondir l'intelligence de notre humanité, pour se consoler ou ne pas s’évader ? Lire pour naître à nous-mêmes au contact de ceux que nous rencontrons, écoutons, interrogeons, voire ne comprenons pas. Il peut y avoir des mouvements d'empathie, l'auteur devient comme un ami proche puisque ses mots semblent habiller vos sentiments, votre état intérieur avec tant de justesse. A d'autres moments, rien n'accroche, les mots semblent fuir, le sens s'échappe pour laisser place à un vide. Lire s'offre ainsi comme une porte d'accès à notre humanité dans toutes ces dimensions, toujours à même de nous surprendre, de repousser les limites que notre esprit avait posées. Ces pages de Charles Dantzig voyagent du lecteur à la lecture, de l'auteur aux librairies, des chefs d'oeuvres aux beaux livres... rien n'échappe à son esprit vif et plein d'humour. Charles Dantzig souligne que « lire est indispensable, ce que beaucoup ne savent pas. Et ils vont dans la vie, respirant des poumons et suffoquant du cerveau. » Alors il ne reste plus qu’à prendre un bon livre. Lire, c'est un bonheur, un moment attendu, comme l'écrit si bien Nathalie Sarraute dansEnfance « le moment attendu où je peux étaler le volume sur mon lit, l'ouvrir à l'endroit où j'ai été forcé de l'abandonner... je m'y jette, je tombe... impossible de me laisser arrêter, retenir par les mots, par leur sens, leur aspect, par le déroulement des phrases, un courant invisible m'entraîne… »
  46. Il va de soi que lire améliore les connaissances linguistiques. En lisant, les petits apprennent de nouveaux mots et expressions, déchiffrent les lois de la grammaire et anticipent celles de la construction d’une histoire. On dit que plus l’enfant a été en contact avec les livres (même à l’âge où il ne fait que les mâchouiller!), plus il aura de chances de réussir dans son cheminement scolaire. Ce n’est pas magique, mais ça aide!
  47. Lorsque l’on permet à un enfant de lire, on lui permet aussi d’entrer dans son monde imaginaire. On l’aide à développer sa créativité. Quand un personnage nous raconte son histoire, il nous fait voir la vie d’un autre angle que le nôtre : notre petit apprend ainsi l’empathie, il apprend à se décentrer de lui et à comprendre le point de vue d’une autre personne.
  48. À travers les histoires et les quêtes, les enfants pigent quantité de trucs, de stratégies pour affronter les multiples défis qui les attendent au cours de leur vie. Sans parler nécessairement de la morale contenue dans les histoires, les enfants en retiennent certains éléments dont ils pourront se servir plus tard. Par exemple, dans Cendrillon, les enfants apprennent qu’on finit tous par trouver le bonheur d’une manière ou d’une autre… même si on se croit pris dans une cruelle injustice. Plein de contes enseignent aux petits que la force ne fait pas le poids devant la ruse. Il y a des histoires qui portent sur les habiletés sociales, qui montrent à nos petits la marche à suivre pour avoir et conserver nos amis. Que ce soit un détail imperceptible ou une grande morale bien évidente, ces leçons de vie s’inscrivent aux petits et ressortiront le moment venu.
  49. Lire, c’est aussi confronter ses peurs, aborder les sujets plus douloureux de la vie, expérimenter toute la gamme des émotions. On veut souvent protéger nos enfants de la mort, de la violence, de la guerre, de toutes ces choses de la vie qui sont laides. Pourtant, en les cachant, en empêchant un enfant d’y avoir accès, on crée des tabous qui peuvent devenir encore plus inquiétants. Or, si on leur lit des histoires concernant ces thèmes, on les amène à apprivoiser ces situations dans un monde contrôlé (l’histoire). Il leur sera plus facile de les affronter lorsqu’ils les rencontreront dans la réalité. C’est un excellent moyen aussi d’aborder un thème qui nous semble difficile à expliquer. L’histoire fera surgir des questions ou y répondra. La discussion sera plus facile ensuite.
  50. Mais surtout, les livres, c’est amusant! C’est un très beau passe-temps. Et ça doit rester plaisant tout au long du cheminement de notre petit : lorsque lire devient une tâche, tout le processus scolaire s’alourdit. Développer un plaisir sain chez nos petits, c’est toujours une victoire!
  51. Les lecteurs ont des droits: les « droits imprescriptibles du lecteur » énoncés par Daniel Pennac dans son livre Comme un roman (Gallimard) :
  52. - Le droit de ne pas lire.
  53. - Le droit de sauter des pages.
  54. - Le droit de ne pas finir un livre.
  55. - Le droit de relire. 
  56. - Le droit de lire n’importe quoi.
  57. - Le droit au bovarysme (s’identifier au personnage).
  58. - Le droit de lire n’importe où. 
  59. - Le droit de grappiller (de ne lire que quelques passages au hasard).
  60. - Le droit de lire à voix haute.
  61. - Le droit de nous taire.
  62. La lecture a une incidence sur chaque dimension de la vie. La capacité à lire avec facilité et d’une manière critique enrichit notre démocratie, notre économie et la qualité de notre vie quotidienne.
  63. La lecture est essentielle au bien-être de la société et à notre fonctionnement en tant que démocratie.
  64. La lecture procure du plaisir aux personnes pendant toute leur vie.
  65. La lecture renforce la capacité de chacun à penser de manière critique.
  66. La lecture peut accroître l’empathie et permettre de mieux comprendre les personnes qui sont  différentes de nous. Elle renforce notre intelligence émotive et nous aide à apprécier d’autres points de vue.
  67. La lecture est indispensable à notre fonctionnement. Elle aide à réduire les obstacles à l’accès. Elle aide les gens à comprendre le sens de leur monde.
  68. La lecture est le fondement de tout apprentissage futur. Elle accroît notre estime de soi.
  69. La lecture inspire. Elle est un déclencheur de l’imagination.
  70. La lecture accroît le bien-être individuel, économique et en matière de santé.
  71. La lecture préserve la culture pour la prochaine génération. Elle crée un lien commun avec la collectivité.
  72. Il est important que la société compte une forte proportion de lecteurs aptes à exercer un pouvoir sur leur vie et à comprendre comment opérer des changements efficaces. La lecture permet aux gens d’être des citoyens actifs.
  73. Cela permet d'acquérir de la culture générale   
  74. Face aux fautes d'orthographes, de syntaxes, qui s'accentuent de plus en plus chez les jeunes, lire est un très bon moyen de corriger quelque soit peu cela.
  75. C'est un moyen de faire marcher notre imagination, de nous évader. 
  76. La lecture permet de faire travailler nos neurones (de nombreux scientifiques ont remarqué que les dégénérescences du cerveau atteignaient plus tardivement ceux qui lisaient beaucoup).
  77. Elle permet de se divertir. 
  78. La lecture est avant tous une activité divertissante qui à pour but de nous ouvrir certain aspect de notre imagination.
  79. Il y a des centaines de livres avec une fonction bien définit. Il on donc des genres et des sous-genres (Roman policier, d'apprentissage, etc.../Poème...) 
  80. Un bon livre bien écrit permet d'ouvrir notre esprit vers la culture littéraire.
  81. La lecture peut:
  82. 1.développer l'imagination, 
  83.  2. enrichir le vocabulaire, améliorer son orthographe.
  84. 3. Aiguiser les capacités intellectuelles.
  85. 4. aider le lecteur à mieux se comprendre et à mieux comprendre les autres, le monde qui l'entoure... 
  86. 5. transformer la vie du lecteur qui peut découvrir tout un monde de nouvelles possibilités.
  87. 6. Permettre de s'évader. 
  88. 7.élargir la culture.
  89. 8. se cultiver, apprendre, se former.
  90. 9. apprendre d’autres choses scientifiques ou littéraires 
  91. 10. Se détendre...
  92. La télévision par elle-même n'appauvrit pas la culture. Mais si on ne réussit pas à oraliser ce qu'on voit, notre cerveau ne fabrique pas d'idées et nos compétences dans le langage sont réduites. Au contraire, la lecture a une influence directe sur le langage oral: les personnes qui lisent s'expriment avec un vocabulaire riche,savent construire des phrases complexes. 
  93. Les lecteurs sont curieux car tout petits, l'apprentissage a été une souce de joie. C'est cette impression qu'ils retrouvent, adolescents et adultes quand ils lisent un livre nouveau. 
  94. Apprendre à lire a été l'occasion d'un succès, d'une victoire, d'une découverte qui est réactivée à chaque lecture.
  95. Lire… quelqu’un, lire tel écrivain que nous présente un connaisseur, un familier, un amoureux, lui-même écrivain – et fin lecteur ! – comme on recommande ceux que nous aimons à ceux qui nous sont chers. La lecture est affaire de transmission et d’amitié.
  96. La littérature dialogue par delà le temps, promet une rencontre de lecteur à conteur, avec une voix à ranimer, un style à réveiller, une personnalité à découvrir. 
  97. On peut se glisser dans la peau d’un personnage
  98. Le roman est le miroir de la société : Une enquête sur la nature de l’Homme, un reflet des changements de la société, une dénonciation des disfonctionnements.
  99. L’animation ci-dessous rappelle qu’à travers les livres c’est notre esprit et notre imagination qui travaille: https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=SKVcQnyEIT8
  100. Si la littérature est une ivresse, une volupté qui s’éprouve, palpable comme une initiation au plaisir et au jeu, ne nous privons pas du bonheur d’entrer !
  101. Et vous, quel est  la raison pour laquelle vous lisez? Partagez votre avis dans les commentaires!

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